Microsoft a une feuille de route claire en tête pour l'avenir de la branche Xbox. Mais pour mettre à exécution ses plans, la firme doit changer son fonctionnement et par conséquent, laisser des millions de joueurs sur le bas-côté de la route. Explications.

La console Xbox est morte, vive les Series X|S

Deux ans et demi après le lancement de la génération actuelle, Microsoft ajuste la stratégie pour les productions de ses studios internes. Les développeurs ont maintenant pour ordre de se concentrer uniquement sur les Series X|S. De ce fait, le constructeur annonce la fin des sorties de jeux sur Xbox One. « Nous sommes passés à la neuvième génération » fait savoir Matt Booty, patron de Xbox Game Studios (via Axios).

Un bouleversement qui va donc forcer les joueurs à passer à la caisse pour acquérir l'une des deux nouvelles consoles. Sans quoi, impossible, ou presque, de profiter de la pléthore d'exclusivités qui arrivent dès cette année d'ailleurs. Pour les plus chanceux d'entre vous, qui sont bien équipés, Microsoft assure que les prochains jeux inédits seront jouables sur One... via le Xbox Cloud Gaming. Une plateforme qui exige d'avoir une connexion Fibre, ou au moins VDSL2 solide, pour pouvoir lancer des titres en streaming. Une solution qui n'est cependant pas encore totalement au point, et surtout, loin d'être accessible à tout le monde. En particulier en France où le développement du très haut débit reste lent. Très lent.

Cette décision va donc faire des mécontents, certains n'ayant peut-être pas les moyens de s'offrir une console Series X|S, mais elle était inévitable. Déjà, cela permet au géant américain de tirer un trait sur une génération très compliquée. Tandis que la 360 a explosé au point d'être une vraie rivale à la PS3 et de lui voler la vedette pendant de longs mois, la Xbox One a été, il faut le dire, un échec. La machine n'aurait pas dépassé les 60 millions d'unités vendues, contre environ 117 millions de PS4. De l'aveu de Phil Spencer, patron de la marque verte, la firme a « perdu la pire génération qui soit ».

Don Mattrick, l'un des responsables de l'échec Xbox One (crédits : New York Times).

Place aux claques graphiques

Entre un prix plus élevé, des erreurs de communication, la vision du tout connecté et d'autres raisons, la Xbox One a bénéficié d'une mauvaise presse avant sa sortie. La console est donc morte, mais Microsoft rassure. Pour les jeux qui ont un suivi, comme l'immense Minecraft, les joueurs ne seront pas laissés à l'abandon et il y aura encore un support avec des mises à jour. Certains éditeurs peuvent toujours sortir des jeux sur One. Mais ce sera de plus en plus rare et des grosses pointures telles qu'EA Sports FC, le remplaçant de FIFA, n'est même pas sûr d'être disponible sur la génération précédente.

En abandonnant la One, les studios internes vont avoir le loisir d'exploiter pleinement les consoles actuelles. Avant même l'officialisation de cette décision, qui ne date pas d'hier, Microsoft a annoncé la couleur. Les prochaines sorties à l'image de Starfield, Forza Motorsport ou Hellblade 2 seront des exclusivités Series X|S et PC. Pour les avoir, il faudra de ce fait mettre la main au portefeuille.

Durant un autre entretien avec Axio, Matt Booty s'est exprimé sur le temps de développement des gros jeux AAA de nos jours. Ce n'est pas une découverte, mais il prévient que les cycles sont de plus en plus longs. « Je pense que l'industrie et les fans ont mis un peu de temps à réaliser que les développements ne durent plus deux ou trois ans. Ça peut mettre jusqu'à quatre, cinq et six ans. Les attentes sont plus élevées. Le niveau de qualité graphique que nous sommes en mesure d'offrir ne fait qu'augmenter » explique t-il. Forcément, une antiquité comme la One serait un frein à tout cela.